Le câlin à l’arbre ou « Tree hugging », un nettoyage de printemps émotionnel : comment pratiquer cette méditation très efficace et accessible à tous

29 février 2024

Lorsqu’on a besoin de se ressourcer, que notre niveau de stress augmente ou qu’on se sent perdu face à une épreuve de vie, les arbres peuvent se révéler être d’un grand secours. Voici une méthode simple pour faire un nettoyage de printemps émotionnel et vous nourrir de leur force.

 

Le câlin aux arbres ou « Tree hugging » : comment ça marche ?

 

1 – En forêt, marchez au moins 30 minutes, comme si vous en découvriez une pour la première fois. Redevenez l’enfant que vous avez été, celui qui se laissait émerveiller par le moindre petit caillou, le moindre scarabée rencontré sur son chemin.

Ouvrez grands vos yeux tout en prenant conscience qu’en Médecine Traditionnelle Chinoise (MTC) les yeux sont reliés au Foie où se loge notre âme spirituelle (le Hun – le Moi de la psychanalyse). Ne dit-on pas d’ailleurs que les yeux sont le miroir de l’âme ? En nourrissant vos yeux de beauté, vous nourrissez à chaque fois votre âme comme les plantes d’intérieur se nourrissent des rayons du soleil lorsque vous ouvrez les rideaux.

Profitez-en pour mettre vos autres sens en alerte : humez l’air, les fleurs, touchez le tronc des arbres, ressentez les plantes de vos pieds : vous êtes en train de pratiquer la pleine conscience !

De plus, les anciens chinois considéraient que les sens alimentent le Coeur (Shen), cet « organe empereur » qui lui-même gère l’intelligence et la joie : quand vos sens captent une bonne odeur, un son agréable… c’est tout à la fois votre joie et votre intelligence qui sont stimulées.

LE SAVIEZ-VOUS ?

Vous avez déjà vu les singes de la sagesse ? L’un met ses mains devant ses yeux, l’autre se bouche les oreilles avec, le dernier les met devant sa bouche.
Leur maxime est la suivante : « Ne pas voir le Mal, ne pas entendre le Mal, ne pas dire le Mal ».

Parmi les multiples interprétations que l’on peut en tirer, en voici une : ne regardons pas le Mal (évitons de regarder les personnes qui agissent mal, qui se battent, les images violentes, etc.) n’écoutons pas le Mal (les paroles médisantes, les injures, etc.), ne disons pas le Mal (ne répétons pas les mauvaises paroles et ne blessons pas les autres avec nos propos).

Si notre santé dépend de ce que nous mettons dans notre assiette, elle dépend aussi de ce que nous choisissons de voir, d’écouter ou de dire…

Les 3 singes de la sagesse. Philosophie chinoise
Les singes de la Sagesse

2Laissez-vous ensuite attirer par un arbre.

Ce n’est pas votre cerveau qui doit vous guider mais plutôt votre corps.

Une fois votre arbre choisi, commencez par l’enlacer. Reposez-vous entièrement contre lui tout en respirant par le ventre.

Sentez le poids de vos pieds sur le sol, portez votre attention sur vos chevilles, laissez-les se relâcher à l’expiration ; continuez en ressentant vos genoux, puis vos jambes, vos hanches, vos épaules, vos bras, votre tronc, votre nuque.

Une partie de votre corps vous fait mal ? Posez votre attention sur elle, observez-la de l’intérieur puis de l’extérieur : à gauche, à droite, en haut… C’est toujours aussi douloureux ? Dirigez alors votre attention sur une zone relâchée, le temps de quelques respirations. Revenez ensuite à la zone en souffrance afin de l’écouter à nouveau. Vous pouvez même visualiser une fumée noire s’échapper d’elle à chaque nouvelle expiration, comme aspirée par l’arbre. Ça va mieux ?

Une fois votre corps détendu, prenez le temps de laisser jaillir une émotion qui vous encombre (colère, tristesse, soucis, stress, haine, etc.). Imaginez-la elle aussi être aspirée par l’arbre.

☝️Amoureux des arbres : n’ayez pas peur de les blesser en leur donnant vos mauvaises émotions car ils s’en nourrissent comme du CO2 que nous rejetons de nos poumons ou de l’humus produit par la décomposition des végétaux.

Cette technique pourra paraître mièvre aux esprits les plus cartésiens, pourtant les bienfaits de la visualisation sont connus depuis l’aube de l’humanité et ont été démontrés par le Dr Carl Simonton ou encore le professeur Richard Davidson, ainsi que de nombreux autres scientifiques. Car il ne s’agit pas ici de perdre contact avec la réalité mais bien au contraire de vous connecter à une réalité plus vaste en vous délestant d’un trop plein d’émotion. Vous vous donnerez ainsi la possibilité de soulager votre douleur ou votre souffrance (les deux sont souvent liées).

Voici ce que Jung disait de la perte de lien entre l’Homme moderne et la nature :

« A mesure que la connaissance scientifique progressait, le monde s’est déshumanisé.
L’homme se sent isolé dans le cosmos, car il n’est plus engagé dans la nature et a perdu sa participation affective inconsciente, avec ses phénomènes. Et les phénomènes naturels ont lentement perdu leurs implications symboliques.
Le tonnerre n’est plus la voix irritée d’un dieu, ni l’éclair de son projectile vengeur. La rivière n’abrite plus d’esprits, l’arbre n’est plus le principe de vie d’un homme, et les cavernes ne sont pas habitées par des démons. Les pierres, les plantes, les animaux ne parlent plus à l’homme et l’homme ne s’adresse plus à eux en croyant qu’ils peuvent l’entendre. Son contact avec la nature a été rompu, et avec lui a disparu l’énergie affective profonde qu’engendraient ses relations symboliques. »

C.G. Jung  » L’homme et ses symboles « , Robert Laffont, 1964 p 95.

LE SAVIEZ-VOUS ?

En Médecine Traditionnelle Chinoise, l’arbre est le symbole de l’Homme : il se tient entre le Ciel (yang : esprit, désirs, infini) et la Terre (Yin : corps, réalités matérielles, limites physiques, …), à la verticale, en direction du soleil☀️. N’est-ce pas d’ailleurs en s’inspirant du subtil que l’Homme grandit ?
Comme l’arbre, l’Homme, s’il veut s’épanouir, devra trouver un juste milieu entre deux postures : garder les pieds sur Terre s’il ne veut pas trop être dans les nuages mais se garder d’être trop « terre à terre » afin de ne pas manquer de hauteur de vue et prendre le risque que l’essentiel lui échappe.
Si son tronc a un tant soi peu de souplesse, l’arbre pourra survivre aux tempêtes et en sortir plus robuste.
Ramenée à l’Homme, la souplesse est une qualité morale qui permet de faire face aux évènements qu’on ne peut contrôler ; c’est d’ailleurs une des facettes de ce qu’on appelle en Orient le lâcher-prise.

Lorsque vous vous reposez contre un arbre, prenez aussi conscience que vous êtes en train de vous nourrir de sa sagesse.


3
Dernière étape : se nourrir des arbres.

 

«Quand la forêt tombe, on l’entend ; quand la forêt pousse, pas un bruit.» Proverbe africain

 

En hiver, la sève et l’énergie de l’arbre se réfugient dans ses racines afin qu’il se repose, mais aussi pour qu’il se protège du froid ; au printemps, la sève et l’énergie prennent la direction inverse, celle du ciel. Alors sans chercher à ressentir quoique ce soit, prenez juste conscience que vous êtes en train de capter l’énergie qui permet aux végétaux de pousser en direction du soleil, de « grandir ».

Comme un câlin donné du fond du cœur, cette dernière étape permet d’atteindre un processus alchimique : ce qui vous blessait a nourrit cet arbre qui en retour partage avec vous sa force.

 

« Tout est énergie, et c’est là tout ce qu’il y a à comprendre dans la vie. Aligne-toi à la fréquence de la réalité que tu souhaites et cette réalité se manifestera. Il ne peut en être autrement. Ce n’est pas de la philosophie. C’est de la physique ».
Albert Einstein

4 – En conclusion

Avec la pratique, vous constaterez que suivant l’arbre que vous avez choisi (chêne, sapin, bouleau, hêtre, etc.), les sensations ne seront pas les mêmes et leur puissance variera en fonction des saisons. En approchant vos mains de leurs troncs vous sentirez peut-être aussi comme un bouclier les entourer : c’est leur énergie qui rayonne.

Le soir, pour profiter au mieux du cadeau que vous vous êtes fait, notez dans un cahier les observations faites durant votre excursion, les idées qui ont émergées ou tout simplement les sensations positives que vous avez éprouvées.

Alliées à des pauses quotidiennes ces échappées forestières formeront des parenthèses de bien-être qui vous permettront de prendre du recul et de vous délester de votre stress. L’émerveillement permet de vibrer avec la Vie.

Toutefois, le tree hugging, la méditation, le yoga, etc. ne dispensent pas d’être accompagné dans les moments difficiles : si vous ressentez le besoin de vous délester de votre stress, de vos douleurs chroniques ou tout simplement si vous avez envie de vous relaxer : prenez rendez-vous en cabinet (Paris 9 et Paris 18) ou à domicile pour une séance de shiatsu et énergétique chinoise ou de réflexologie plantaire.

Voici d’autres articles avec des exercices de relaxation très efficaces :
10 exercices pour lutter contre la fatigue occulaire
7 astuces pour se nourrir au mieux des énergies de l’été avec la Médecine Traditionnelle Chinoise

 

« A cause de la routine que nous suivons, nous oublions souvent que la vie est une aventure continuelle… plus tôt nous réaliserons cela, plus vite serons-nous capables de considérer la vie comme un art et d’apporter toute notre énergie à chaque rencontre, être assez souple pour remarquer et admettre quand ce que nous attendions ne se produit pas. N’oublions pas que nous sommes fondamentalement des êtres créatifs et qu’en cela nous pouvons inventer de nouveaux scenarios à chaque fois que cela le nécessite. »
Maya Angelou


POUR ALLER PLUS LOIN

 

Patrick BOURCHARDON. « Accueillir l’énergie des arbres guérisseurs », Rustica éditions

James KINGSLAND, « Bouddha au temps des neurosciences », éd. Dunod

Miche ODOUL, « Dis-moi comment aller chaque jour de mieux en mieux », éd. Albin Michel

David SAYAG, « Vous avez le pouvoir de vous guérir », éd. Larousse

Carl SIMONTON, « Guérir envers et contre tout. Le guide quotidien du malade et de ses proches pour surmonter le cancer »,  éd. Desclée De Brouwer

Tulku THONDUP. « L’infini pouvoir de guérison de l’esprit ». Ed. Le Courrier Du Livre